Fils de cheminots, je suis né à AMIENS (80) dans le quartier St Acheul où l'on s'éclairait au "gaz". L'installation de l'électricité avec ses lampes à 45 "bougies" fut un miracle. Le laitier livrait avec sa cruche de porte en porte, des marchands criaient, le dimanche matin "Peaux, lapins, peaux", et les habitants de la rue ramassaient précieusement le crottin des chevaux de DOBELLE, déménageur-transporteur.

C'est à l'ECOLE SUPERIEURE AUGUSUTE JANVIER que je fis mes études : préparation au Brevet élémentaire, et au Brevet supérieur (équivalent du BAC). C'était pendant l'occupation... et notre école fut occupée par les Allemands. Les cours à mi-temps eurent lieu dans un lycée du centre.

A ma sortie, en Juin 1943, la "compagnie des chemins de fer", engagea tous les fils de 18-19 ans de ses agents afin qu'ils évitent le service allemand (STO). Puis je fus nommé en septembre 1943 instituteur à ALBERT, pour remplacer une collègue qui venait d'être arrêtée et déportée. On passait la moitié du temps dans les "abris", sous la place à la moindre alerte.

Et après des remplacements à AMIENS, BLANGY, HALLENCOURT, je revins à ALBERT où se déroula toute ma carrière d'enseignant, en primaire d'abord puis je fus muté ensuite en Classe de Transition (classe de 6ème, qui souffre de ségrégation) enfin un CAP spécial me nomma Professeur de Francais et Musique au Collège d'Albert où je terminais ma carrière.

Je coule aujourd'hui une retraite paisible, occupé par mes nombreuses passions.